#8 SEXE PO : IS my LOVE NECESSARY ?
Au Pays Iconographique des Bruts (PIB), le monde vous est servi à domicile, avec toutes ses horreurs sans que vous ne songiez à le chasser de chez vous !
Dans ce pays, les activités, les passes temps et autres loisirs s’enchainent à la chaine, sans aucune conséquence sur votre vie, car ils ont remplacé toute action ! Le citoyen anéanti est réduit à un simple collaborateur sans conscience, sans autre but que le lucratif, à savoir faire le job pour pouvoir subsister. En attendant…Que le ciel lui tombe sur la tête, ou que la Terre le réduise en miettes. Dans ce monde qui n’a plus rien de joyeux à offrir, où tout s’achète et où tout doit être vendu, les femmes ont finalement peu de responsabilités dans la catastrophe en cours. Sauf peut-être celles d’avoir engendré autant de mâles, et de s’être autant négligées.
Dans ce monde là, en tant que femmes, nous sommes culturellement habituées à fournir du travail gratuit à forte pénibilité. La femme d’expérience aura donc la sagesse d’investir son temps non plus dans « une activité » mais dans « une action », et de remplacer la « pénibilité » par « son bon plaisir ». Car tout au long de sa vie, le corps de la femme est un enjeu de pouvoir et de soumission : Corps convoité, possédé, désiré, engrossé, squatté, abimé, exploré, fécondé mais rarement corps désirant… Il est vrai que le sexe a toujours été, et semble toujours être réduit, à une « arme démographique de soumission massive », bien loin des préoccupations du plaisir féminin. Et concernant l’amour, il reste plutôt dans le domaine conceptuel, et semble être une notion encore bien vague et difficile à explorer en toute liberté. Avec l’âge, le corps des femmes décide de se mettre en veille, et il devient alors possible de s’appartenir enfin ! La mono pause devient alors le moment de respiration et de grande libération pour toutes les femmes affranchies (divorcées, veuves, célibataires, séparées, délaissées…).
Aujourd’hui Madame, face au dérèglement climatique et à l’avènement d’un monde mutant et totalement instable, la peur des hommes s’affiche et se révèle partout… Tant d’arrogance, de déni et de certitude, face aux conséquences dramatiques de leur fâcheuse tendance à la sur exploitation de tout être vivant, sont des aveux aussi voyants que le nez au milieu de leur figure. Car la plupart des hommes virils et paternalistes a été condamné depuis la nuit des temps, à vivre loin du monde des femmes et de leur connaissance sensible, et plus nuancé du monde réel. Depuis lors, ils ne cessent de hurler leur haine, de crier aux loups et de cracher leur venin, en constatant leur impossibilité à connaître l’extase, leur incapacité à nous faire jouir, et maintenant leur impuissance face à la colère irrationnelle de Gaïa… Et comme dans toutes les familles où les femmes sont réduites au silence et à la cuisine, les pères et les fils se déchirent entre eux, sans plus rien comprendre de ce qui leur arrivent, et ne maitrisant plus du tout la violence de leur terreur d’être si seuls.
Mais contre la peur, il n’existe que 2 remèdes : L’amour et l’action. Ce n’est donc ni la fin de l’histoire, ni la condamnation des hommes mais plutôt la fin des droits ancestraux et canoniques, la fin des lois du Patriarcat, de la loi d’Abraham (sacrifier la génération future par dévotion au Père), la fin de l’inhumain, la fin du Droit scélérat pour l’avènement de la Justice.
Par où commencer ?
D’abord par l’amour de soi-même qui vous oblige à l’action. Car s’aimer c’est quitter ce job à la con, c’est larguer mon épouvantable amie Brigitte ou le compagnon avec qui je m’ennuie à mourir. C’est reprendre des cours de piano ou décider d’aller au travail à vélo, parce que ça vous fait du bien. S’aimer c’est vider ses armoires de toutes les vieilleries qui ne vous servent plus, c’est faire de la place au renouveau. C’est partir pour voir la mer en solo, essayer la danse du ventre car ça vous semble complètement crazy, ou oser se faire teindre en blond.
S’aimer c’est aussi s’accepter et s’apprécier tel que l’on est. C’est aimer et choyer autant sa face Yin que sa face Yang. C’est apprivoiser sa part d’ombre pour faire naître sa part lumineuse, accueillir son côté pile féminin et son côté pile masculin. S'aimer c'est reconnaître que ce n'est pas parce qu'on est née femme qu'on est forcément capable dans la fonction de " bonne mère", ni parce qu'on est né homme qu'on est compétent dans le rôle du "chef de famille". Bref, c’est se réunifier avec soi-même. C’est tout simplement croire en soi et en sa valeur indépendamment de tout regard extérieur. C’est aimer son corps en prenant soin de lui, en le chérissant car il est celui qui nous relie à la sensualité de la vie terrestre. Sentir, goûter, frémir, écouter, et voir en fermant les yeux. Il faut tout réapprendre, tout redécouvrir, tout ce que l’enfant avait exploré avec jubilation et qui fut annihilé par l’éducation de masse, et parfois même familiale. Apprendre à ressentir, à étendre la capacité de ses sentiments, à reconnecter le cœur au cerveau et renforcer les compétences sentimentales de son cardio…Apprendre à assumer sa fragilité, revendiquer une part de sensibilité, et embrasser une façon d’Etre au monde et non plus d’Avoir, ni de posséder ou consommer (consumer ?) le monde.
L’essentiel, le minimum, la priorité absolue réduite à l’Amour de soi… « Car ceci est mon corps, et vous n’aurez plus mon sang ! Ainsi soient-Ils, ainsi sont-Elles. »
Alors ensuite, le désir pourra renaître...
Paris, le 16 novembre 2024.
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